• Et voilà après 8 ans de bons et loyaux services dans la fonction publique hospitalière j'ai pris la décision de quitter le milieu hospitalier pour exercer en libéral.

    Passé les moments les plus désagréables de "paperasserie" je découvre une nouvelle activité toute aussi passionnante que celles que j'ai vécu auparavant. La transition hôpital - ville n'a pas été trop difficile même si c'est parfois destabilisant de passer du travail d'équipe au travail individuel.

    Je me suis associée avec une de mes anciennes collègues des urgences. Premier avantage on se connaît très bien !!! Et elle m'a beaucoup aidé les premières semaines ( elle m'aide encore beaucoup).

    Pour ceux qui s'interrogent sur ce que représente la charge de travail d'une infirmière libérale, j'en parlerai plus longuement dans mes prochains articles tout comme sur les démarches à effectuer pour s'installer.

    A bientôt


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  • Les soins de suite et de réadaptation gériatrique.

    J’arrive donc le 2 mai 2005 dans ce nouveau service, dans un tout petit hôpital à visage humain.

    Je travaille désormais dans une petite équipe, dans un hôpital ou tout le monde se connaît , ce que je considérai au départ comme un gros avantage et qui je le découvrirai par la suite a aussi ses travers.

    Je travaille désormais dans un service qui accueille des personnes âgées voir très âgées ( au delà de 90 ans), et le service a pour vocation de les rééduquer pour améliorer les conditions de retour à domicile et ré autonomiser ces patients fragilisés par quelques épisodes aigus, fractures, deuils…

    Mais le vieillissement de la population étant ce qu’il est nous accueillons de plus en plus de personnes âgées très altérées pour qui les chances de réadaptation se réduisent à peau de chagrin, pour qui aussi le retour a domicile et plus que compromis. En deux ans j’aurais d’agréables moments de satisfaction en voyant rentrer certains patients a leur domicile. Mais parfois aussi de sérieux moments de découragement face aux entrant pour qui ils n’y a pas de perspective et pour lesquels il faudra expliquer au famille qu’on ne leur a pas tout dit et qu’effectivement , nous sommes bien un service de rééducation mais que nous n’accomplissons pas de «  miracle » .

    Parallèlement à cette mission, nous exerçons aussi une activité de soins palliatifs puisque nous disposons d’une équipe mobile de soins palliatifs qui intervient dans l’établissement.

    J’arrive avec un dynamisme qui sera rapidement freiné par des habitudes de service qui sont bien ancrées ( pourtant j’avais bon espoir … c’est une équipe jeune…). J’ai plein de projet en tête que j’essaierai de partager et de développer … en vain. 

    Moi qui suis sans cesse à la recherche d’idées nouvelles, d’amélioration du quotidien pour l’équipe et les personnes âgées, je ne trouverai pas l’écho que j’attendais tant.

    On me dira qu’il faut que je fasse le « deuil » des urgences, qu’ici c’est beaucoup plus cool… mais pour moi qui dit cool ne dit pas immobile !!

    J’ai des difficultés aussi à ne pas utiliser ce que je sais et que j’ai appris au travers de mes diverses expériences. J’avais l’habitude de discuter et d’échanger mes idées avec le corps médical , aux urgences on travaillait vraiment main dans la main. On pourrait penser que je me suis heurtée aux médecins, et bien pas du tout. C’est plutôt à mes collègues infirmières que je me suis heurtée, pourquoi, je n’ai pas bien compris. J’avais vraiment l’impression de perdre une partie de mon autonomie.

    Finalement, ce petit hôpital de campagne avait aussi ses défauts. De plus la fonction publique allant de mal en pis, la nouvelle tarification a l’activité restreignant les budgets en peau de chagrin. Est arrivé le temps des économies à tout prix …

    Quand on sait que les économies se font au détriment des personnes soignées… je suis par exemple révoltée de devoir supprimer le goûter des personnes âgées quand on sait le plaisir que ça représente pour eux. Que bientôt on demandera aux familles de payer les «  couches » pour cause de restriction budgétaire… Et que ferons nous des malades qui n’ont pas de famille ou qui n’ont pas les moyens de les payer ???

    Vous me direz que ce n’est pas très encourageant , pour les futures infirmières qui liraient cet article et bien, il faut parfois voir la réalité en face…

    Et pourtant , j’ai aimé travailler auprès des personnes âgées , et ce n’est pas la spécificité du service qui me pousse à le quitter.

     Nos Ainés ont beaucoup à nous apprendre, pour le peu qu’on prenne la peine de les écouter… Malheureusement retranché derrière nos techniques, subjugué par les soins à réaliser dans un temps imparti nous ne prenons pas le temps de nous asseoir pour écouter…    ( en même temps une infirmière pour 40 patients ça laisse pas beaucoup de temps pour écouter).

    C’est pourquoi , j’ai décidé de quitter le milieu hospitalier, parce que ce mode d’exercice , les exigences budgétaires qui ne vont pas dans le sens de l’amélioration de la qualité des soins  ( sur lequel on m’avait demandé de réfléchir pour mon mémoire de fin d’études) ne me correspondent plus.

    J’ai passé huit ans au service de la fonction publique hospitalière… et la fonction publique  hospitalière m’a épuisé. J’ai décidé de tenter l’aventure en m’installant comme infirmière libérale dans un cabinet paramédical.


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