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Par sandra infirmiere le 13 Avril 2007 à 20:00
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LES URGENCES QUELLE AVENTURE !!!
Me voici donc plongée dans lunivers impitoyable des urgences. Accueillie par une infirmière qui travaille dans le service depuis quelques années , la peur au ventre . Pas vraiment le temps de me poser de questions je suis rapidement mise a contribution, ici lencadrement cest sur le tas. Jai un peu de mal a assimiler le fonctionnement du service.
Je prends en charge les premiers patients, bilan sanguin, électrocardiogramme, examens divers Jusque là tout va bien, la technique je lai pour le reste on verra plus tard.
Les premières semaines, tout me fait peur, et dans ma tête « mais quest ce que je fais là » « je ne serai jamais à la hauteur » et pourtant je ne fais rien dautre que de la bobologie ( textuellement la médecine des bobos). Je crains même mes propres collègues, surtout celle qui règnent sur le service depuis 20ans.
Avec le recul, les urgences cest soit on aime, soit on aime pas. Ca ne ressemble à aucun autre service, la cohésion déquipe est la force majeure de ces unités ( même si ça tend à changer je dois bien lavouer). Je pense que pour moi dune peur cest devenu une passion. Pendant 4 ans jy suis toujours allée de bon cur, pourtant ça na pas toujours été drôle.
Ici un petit message pour tous les gens qui seront ou ont été un jour utilisateur des services durgence : Le personnel des urgences fait ce quil peut, si vous attendez longtemps ( on attend toujours trop longtemps) dites vous bien que ça les ennuie autant que vous !!!
Si vous par hasard vous les voyez discuter entre eux ou encore pire boire un café dites vous que il est très certainement bien mérité. Quand vous arrivez aux urgences vous pensez sans doute que cest vous le cas le plus urgent et bien dites vous que si vous attendez cest quil y a plus urgent voir même vital à coté.
Vous allez me dire cest facile à dire, je vous demande simplement dy penser parce que si 50 personnes attendent dans la salle dattente et que chacune retient linfirmière pendant 5 minutes pour savoir quand on va soccuper delle et bien ça ne fait quaugmenter lattente de 4 heures
Une pensée toute particulière pour le personnel de nuit dans les services durgences puisqu après quelques mois « en formation » auprès de collègues expérimentées , j ai commencé à travailler en majorité la nuit pour finir par un poste permanent de nuit.
La nuit aux urgences , cest la cour des miracles aux jeunes ou futurs diplômés qui idéalisent le métier dinfirmière aux urgences , dites vous que vous ferez sans doute des choses très intéressante beaucoup de soins techniques ( ce qui est indéniablement très formateur), mais vous verrez aussi toute la misère du monde. Les sans domicile fixe, les ivresses aigues, les tentatives de suicide, les troubles psychiatriques aigus
Je pourrais raconter un millier danecdotes des plus drôles aux plus sordides, sur les urgences le jour et la nuit. Des moments de joie et des moments de désespoir . Mais pour cela il me faudrait des pages et des pages et je ne suis pas sure que ça intéresserait vraiment.
Vous allez me dire pourquoi avoir quitté les urgences si ça me plaisait tant et bien pour les connaisseurs le « burn out » pour les autres le syndrome dépuisement professionnel (et pour ceux qui nont toujours pas compris un copier-coller dans la barre google).
Des heures supplémentaires à nen plus pouvoir (vive les 35 heures), un manque de personnel de plus en plus dramatique , des conditions de travail ne cessant de se dégrader. Et parce que pour moi il était inimaginable de venir travailler en trainant les pieds, jai décidé de changer . Puis dans ma vie personnelle , une rencontre, et un déménagement à 1000 km de ma région dorigine.
Le prochain épisode de mon parcours professionnel se situera sous dautres horizons dans un hôpital de campagne des Bouches du Rhône dans un service de soins de suite et de réadaptation.
Je ne rajouterai quune chose cest quune fois quitté les urgences , jai compris pourquoi je métais épuisée, parce que les urgences ce nétait pas seulement mon boulot, cétait toute ma vie. Les amis , les sujets de conversation , les connaissances, les rencontres cétait les Urgences. Pour rien au monde je noublierai ces quatre années intenses, je ne sais pas si jy retournerai un jour, pour linstant je nen ai pas envie pour la suite cest la vie qui le dira.
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Par sandra infirmiere le 8 Mars 2007 à 20:07
Le centre de traitement des conduites addictives.
Jintègre donc ce service dabord en unité dhospitalisation complète ou on accueille un maximum de 9 patients essentiellement pour des sevrages aux opiacés ( héroïne, et autres dérivés morphiniques) des sevrages à la cocaïne, des sevrages aux benzodiazépines (médicaments pour dormir, antidépresseurs ) et des sevrages des traitements de substitution (subutex et méthadone).
Japproche une population qui mest jusqualors complètement inconnue, et qui, comme chacun le sait est victime de nombreux préjugés.
Les conditions de travail sont assez satisfaisantes, léquipe et jeune et très pluridisciplinaire.
Laccueil quon my reserve est très agréable, je suis très bien encadrée et on me fait découvrir les « ficelles du métier » parce que la population accueillie à ceci de spécifique : les toxicomanes sont très manipulateurs et repèrent très vite les « nouveaux professionnels ».
Je me sens rassurée par la qualité de laccueil, je suis encadrée par des « anciens » infirmiers de secteur psychiatrique qui ont fait le choix de travailler dans cette équipe et qui se sont formés volontairement à la prise en charge des conduites addictives.
Lunité dispose en outre dun secteur de consultation, dun centre de distribution de méthadone ( produit de substitution).
Je passe les premières journées en binôme avec un infirmier et mattache essentiellement a observer les différentes composantes de la relation avec les patients accueillis dans lunité, je ne rentre pas du tous dans les prises en charge.
Un des points essentiels de la prise en charge pluridisciplinaire dans ce genre dunité et la cohésion déquipe et le discours unique !!!
Lhospitalisation pour cure de sevrage se fait à la suite à un suivi en consultation du patient en demande, La demande doit toujours émaner du patient lui même et non dun membre de la famille ou pour tout autre raison ( craintes de poursuites judiciaires dans le cadre de lutilisation de substances illicites par exemple)
Le principe des consultations multiples avant hospitalisation et de travailler avec le patient sur ses motivations, mais aussi et surtout de travailler sur ses projets à court , moyen et long terme afin de pouvoir apporter la réponse la plus adaptée pour chaque cas.
Il est en effet très important denvisager laprès cure, car la réussite du sevrage dépend beaucoup de ce que la personne envisage de faire après sa cure ( il est très difficile de maintenir labstinence si on replonge directement dans son milieu, avec la pression des dealers des copains.)
Je traiterai dans un article à part des exemples de prise en charge , des modalités de prise en charge, des contrats dhospitalisation
Au bout de six mois, jai été formé à la consultation infirmière, en effet dans ce centre chaque personne se présentant pour une quelconque demande est vue en première intention par un infirmier qui établit une fiche de contact. Si la prise en charge se poursuit après la première consultation, linfirmier qui a effectué la première consultation devient le référent de la prise en charge.
Les premières consultations se font en binome avec laccord du patient et puis une fois que linfirmier « parrain » juge que vous en êtes capables vous commencez à recevoir des patients seuls.
Jai été très impressionnée de la diversité des demandes lors de mes premières consultations en solo, je navais pas toujours les réponses et comme les patients accueillis le sentent ils ont tendance à essayer dobtenir des traitements, essayent de nous intimider
Jai reçu des adolescents, des adultes, des parents inquiets, pas toujours évident de trouver les réponses adaptées à chacun .
Jai ensuite travaillé en centre de distribution de Méthadone, des patients suivis de longue date venaient chaque jour retirer leur flacon de traitement de substitution. Je traiterai de cette prise en charge dans un article à part.
Ce remplacement sest terminé dune manière un peu particulière, je nétais pas encore titulaire de la fonction publique, et pour pouvoir être titularisée il fallait que je sois positionné sur un poste vacant.
On ma donc imposé de prendre un poste vacant dans le service des urgences de lhôpital. Une immense déception pour moi qui nenvisageait pas du tout de travailler dans un service de haute technicité. De plus jaimais beaucoup ce que je faisais en centre de traitement des maladies addictives.
Comme je navais pas le choix je suis arrivé un lundi aux urgences jy suis resté 4 ans.
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