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    LES URGENCES  QUELLE AVENTURE !!!

    Me voici donc plongée dans l’univers impitoyable des urgences. Accueillie par une infirmière qui travaille dans le service depuis quelques années , la peur au ventre . Pas vraiment le temps de me poser de questions je suis rapidement mise a contribution, ici l’encadrement c’est sur le tas. J’ai un peu de mal a assimiler le fonctionnement du service.

    Je prends en charge les premiers patients, bilan sanguin, électrocardiogramme, examens divers… Jusque là tout va bien, la technique je l’ai pour le reste on verra plus tard.

    Les premières semaines, tout me fait peur, et dans ma tête «  mais qu’est ce que je fais là » «  je ne serai jamais à la hauteur » et pourtant je ne fais rien d’autre que de la bobologie  ( textuellement la médecine des bobos). Je crains même mes propres collègues, surtout celle qui règnent sur le service depuis 20ans.

    Avec le recul, les urgences c’est soit on aime, soit on aime pas. Ca ne ressemble à aucun autre service, la cohésion d’équipe est la force majeure de ces unités ( même si ça tend à changer je dois bien l’avouer). Je pense que pour moi d’une peur c’est devenu une passion. Pendant 4 ans j’y suis toujours allée de bon cœur, pourtant ça n’a pas toujours été drôle.

    Ici un petit message pour tous les gens qui seront ou ont été un jour utilisateur des services d’urgence : Le personnel des urgences fait ce qu’il peut, si vous attendez longtemps ( on attend toujours trop longtemps) dites vous bien que ça les ennuie autant que vous !!!

    Si vous par hasard vous les voyez discuter entre eux ou encore pire boire un café dites vous que il est très certainement bien mérité. Quand vous arrivez aux urgences vous pensez sans doute que c’est vous le cas le plus urgent et bien dites vous que si vous attendez c’est qu’il y a plus urgent voir même vital à coté.

    Vous allez me dire c’est facile à dire, je vous demande simplement d’y penser parce que si 50 personnes attendent dans la salle d’attente et que chacune retient l’infirmière pendant 5 minutes pour savoir quand on va s’occuper d’elle et bien ça ne fait qu’augmenter l’attente de 4 heures …

    Une pensée toute particulière pour le personnel de nuit dans les services d’urgences puisqu’ après quelques mois «  en formation » auprès de collègues expérimentées , j ai commencé à travailler en majorité la nuit pour finir par un poste permanent de nuit.

    La nuit aux urgences , c’est la cour des miracles… aux jeunes ou futurs diplômés qui idéalisent le métier d’infirmière aux urgences , dites vous que vous ferez sans doute des choses très intéressante beaucoup de soins techniques ( ce qui est indéniablement très formateur), mais vous verrez aussi toute la misère du monde. Les sans domicile fixe, les ivresses aigues, les tentatives de suicide, les troubles psychiatriques aigus…

    Je pourrais raconter un millier d’anecdotes des plus drôles aux plus sordides, sur les urgences le jour et la nuit. Des moments de joie et des moments de désespoir . Mais pour cela il me faudrait des pages et des pages et je ne suis pas sure que ça intéresserait vraiment.

    Vous allez me dire pourquoi avoir quitté les urgences si ça me plaisait tant et bien pour les connaisseurs le «  burn out » pour les autres le syndrome d’épuisement professionnel (et pour ceux qui n’ont toujours pas compris un copier-coller dans la barre google).

    Des heures supplémentaires à n’en plus pouvoir (vive les 35 heures), un manque de personnel de plus en plus dramatique , des conditions de travail ne cessant de se dégrader. Et parce que pour moi il était inimaginable de venir travailler en trainant les pieds, j’ai décidé de changer . Puis dans ma vie personnelle , une rencontre, et un déménagement à 1000 km de ma région d’origine.

    Le prochain épisode de mon parcours professionnel se situera sous d’autres horizons dans un hôpital de campagne des Bouches du Rhône  dans un service de soins de suite et de réadaptation.

    Je ne rajouterai qu’une chose c’est qu’une fois quitté les urgences , j’ai compris pourquoi je m’étais épuisée, parce que les urgences ce n’était pas seulement mon boulot, c’était toute ma vie. Les amis , les sujets de conversation , les connaissances, les rencontres c’était les Urgences. Pour rien au monde je n’oublierai ces quatre années intenses, je ne sais pas si j’y retournerai un jour, pour l’instant je n’en ai pas envie… pour la suite c’est la vie qui le dira.

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  • Le centre de traitement des conduites addictives.

    J’intègre donc ce service d’abord en unité d’hospitalisation complète ou on accueille un maximum de 9 patients essentiellement pour des sevrages aux opiacés ( héroïne, et autres dérivés morphiniques) des sevrages à la cocaïne, des sevrages aux benzodiazépines (médicaments pour dormir, antidépresseurs …) et des sevrages des traitements de substitution (subutex et méthadone).

    J’approche une population qui m’est jusqu’alors complètement inconnue, et qui, comme chacun le sait est victime de nombreux préjugés.

    Les conditions de travail sont assez satisfaisantes, l’équipe et jeune et très pluridisciplinaire.

    L’accueil qu’on m’y reserve est très agréable, je suis très bien encadrée et on me fait découvrir les « ficelles du métier » parce que la population accueillie à ceci de spécifique : les toxicomanes sont très manipulateurs et repèrent très vite les « nouveaux professionnels ».

    Je me sens rassurée par la qualité de l’accueil, je suis encadrée par des « anciens » infirmiers de secteur psychiatrique qui ont fait le choix de travailler dans cette équipe et qui se sont formés volontairement à la prise en charge des conduites addictives.

    L’unité dispose en outre d’un secteur de consultation, d’un centre de distribution de méthadone ( produit de substitution).

    Je passe les premières journées en binôme avec un infirmier et m’attache essentiellement a observer les différentes composantes de la relation avec les patients accueillis dans l’unité, je ne rentre pas du tous dans les prises en charge.

    Un des points essentiels de la prise en charge pluridisciplinaire dans ce genre d’unité et la cohésion d’équipe et le discours unique !!!

    L’hospitalisation pour cure de sevrage se fait  à la suite à un suivi en consultation du patient en demande, La demande doit toujours émaner du patient lui même et non d’un membre de la famille ou pour tout autre raison ( craintes de poursuites judiciaires dans le cadre de l’utilisation de substances illicites… par exemple)

    Le principe des consultations multiples avant hospitalisation et de travailler avec le patient sur ses motivations, mais aussi et surtout de travailler sur ses projets à court , moyen et long terme afin de pouvoir apporter la réponse la plus adaptée pour chaque cas.

    Il est en effet très important d’envisager l’après cure, car la réussite du sevrage dépend beaucoup de ce que la personne envisage de faire après sa cure ( il est très difficile de maintenir l’abstinence si on replonge directement dans son milieu, avec la pression des dealers des copains.)

    Je traiterai dans un article à part des exemples de prise en charge , des modalités de prise en charge, des contrats d’hospitalisation…

    Au bout de six mois, j’ai été formé à la consultation infirmière, en effet dans ce centre chaque personne se présentant pour une quelconque demande est vue en première intention par un infirmier qui établit une fiche de contact. Si la prise en charge se poursuit après la première consultation, l’infirmier qui a effectué la première consultation devient le référent de la prise en charge.

    Les premières consultations se font en binome avec l’accord du patient et puis une fois que l’infirmier «  parrain » juge que vous en êtes capables vous commencez à recevoir des patients seuls.

    J’ai été très impressionnée de la diversité des demandes lors de mes premières consultations en solo, je n’avais pas toujours les réponses et comme les patients accueillis le sentent ils ont tendance à essayer d’obtenir des traitements, essayent de nous intimider…

    J’ai reçu des adolescents, des adultes, des parents inquiets, pas toujours évident de trouver les réponses adaptées à chacun .

    J’ai ensuite travaillé en centre de distribution de Méthadone, des patients suivis de longue date venaient chaque jour retirer leur flacon de traitement de substitution. Je traiterai de cette prise en charge dans un article à part.

    Ce remplacement s’est terminé d’une manière un peu particulière, je n’étais pas encore titulaire de la fonction  publique, et pour pouvoir être titularisée il fallait que je sois positionné sur un poste vacant.

    On m’a donc imposé de prendre un poste vacant  dans le service des urgences de l’hôpital. Une immense déception pour moi qui n’envisageait pas du tout de travailler dans un service de haute technicité. De plus j’aimais beaucoup ce que je faisais en centre de traitement des  maladies addictives.

    Comme je n’avais pas le choix … je suis arrivé un lundi aux urgences j’y suis resté 4 ans.

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